Atelier théâtre

 

Qu'est-ce qu'un atelier ?

 

 

 

Comme le nom l'indique, c'est d'abord un lieu où l'on travaille !

 

Où l'on travaille à quoi ?

 

D'abord, je te ferai dire, on travaille avec les autres. L'atelier théâtre est « collectif » ; on a besoin, à un moment ou à un autre, en réalité, presque toujours, des autres, d'un autre, d'une autre ; pour jouer une scène ; pour confronter des idées et des points de vue ; surtout, surtout, on a besoin de l'autre pour en savoir un peu plus sur ce qu'on fait soi-même ?

 

« L'ai-je bien descendu  ? » demandait Mistinguett ? Elle ne parlait pas de son « homme » mais d'un escalier ! Oui oui.. tu l'as bien descendu ! En attendant, tu avais besoin qu'on te le dise, qu'on se fasse pour toi, miroir, miroir correcteur ou pas, de ce que tu venais de de faire et que tu n'avais pas vu faire...

 

Le théâtre apprend déjà l'utilité de l'autre, de son prochain...

 

Et puis, on apprend également à se défaire de ce si encombrent « moi » et sa panoplie de tics, de trucs, de tracs.. On apprend à s'oublier. A oublier ses vanités mais surtout ses habitudes gestuelles, posturales... On apprend à se défaire de ce qui nous est devenu notre « naturel »...

 

Du coup, on apprend, on comprend qu'on était capable, qu'on est capable d'inventer, avec ses bras, ses jambes, sa tête, son cerveau et son corps, des attitudes, des situations où, tout en étant soi (on ne change pas de corps comme en chirurgie esthétique), on s'engage, hardiment, vers autre chose.. qu'on se découvre être.

 

On apprend. Oui, des textes ; avec le cœur.. On apprend le shakespeare comme on apprendrait l'anglais, le molière ou le marivaux comme si on découvrait le français, le tchekhov comme si on était familier des grandes plaines russes ; et combien d'autres idiomes... On apprend à lire, à dire, des « langues » extraordinaires, rythmées, amples, soufflantes... qui scrutent et révèlent notre plus cachée, noble ou ignoble, humanité.

 

On apprend à rire de soi et avec les autres. On apprend à tâtonner, à essayer, à recommencer, à hésiter.. On se découvre apprenti, apprenant.

 

On apprend à être fier de soi. Fier d'avoir triomphé de peur et de craintes  -mêmes modestes-; d'avoir d'avoir osé sans plus craindre un ridicule qui de toutes façons n'a jamais tué personne ; on apprend à se dépasser ; à être plus que soi.